Alors que les cloches sonnent à la onzième heure, nous devons nous souvenir des oubliés
11 novembre 2022 | Les sociétés ont depuis longtemps développé des rituels et consacré des moments de commémoration d'événements historiques importants dans le but de réfléchir sur le passé et de façonner l'avenir. Les mémoriaux, les monuments et les points de repère tendent à imposer une mémoire sélective à l'histoire qui supprime délibérément certains souvenirs tout en amplifiant d'autres.
Le Canada a construit plus de 8 200 monuments et 999 lieux historiques nationaux, dont beaucoup au cours des années 1920 et 1930, pour construire un récit de sacrifice et d'édification de la nation. Ces rituels se sont développés au fil du temps. Ce qui a émergé comme «l'impératif collectif de pleurer et de se souvenir - de ne pas oublier» est passé de la commémoration des morts à la glorification de la position, tandis que les voix des victimes de la guerre restent silencieuses.
Il ne fait aucun doute qu'en tant que Canadiens, nous devons honorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés et ont perdu la vie en luttant pour notre nation. Il est tout aussi important de réimaginer le souvenir pour inclure ceux qui en ont été exclus et dont la mémoire a été effacée du discours public.
Il y a de l'optimisme que nous approchons d'un point de basculement vers des rituels de commémoration plus inclusifs qui reconnaissent un récit plus honnête de notre histoire qui inclut également ses moments tumultueux.
Deux forces conduisent ce changement. L'une est la quête de vérité et de réconciliation avec les peuples autochtones et l'autre est la transformation de la société canadienne au cours du dernier demi-siècle d'une culture dualiste français-anglais à une nation multiculturelle dynamique.
Par Abdul Nakua, directeur de MAC | Étoile de Toronto