L'approche biaisée de l'ARC à l'égard des célébrations de l'Aïd | L'étoile
29 avril 2023 | La semaine dernière, les musulmans à travers le le monde a célébré l'Aïd al-Fitr avec des prières, des plats culturels et des festivités. Alors que les musulmans de partout au Canada célébraient l'Aïd, il était réconfortant de voir des dignitaires, y compris des les membres du Parlement, se joignant à partager leurs meilleurs vœux.
Cependant, l'ironie de cette situation n'échappe pas à beaucoup de membres de la communauté musulmane. Alors que les politiciens fédéraux célèbrent l'Aïd avec les musulmans, l'Agence du revenu du Canada (ARC) cibler les organisations caritatives musulmanes avec des audits biaisés, tentant de définir l'islam pour les musulmans canadiens à travers une lentille étroite de compréhension de la foi.
L'un des exemples les plus dominants de ce biais est la conviction de l'ARC que les célébrations de l'Aïd telles que les musulmans le connaissent et le pratiquent ne sont pas religieuses mais plutôt sociales. Selon l'ARC, les organismes de bienfaisance qui organisent l'Aïd au-delà des minutes consacrées à la prière proprement dite devraient faire l'objet d'un examen minutieux pour détecter d'éventuelles violations de la Loi de l'impôt sur le revenu. Ce biais peut être mis en contraste avec la façon dont les églises organisent les célébrations de Noël, qui, je suppose, sont considérées comme religieuses par l'ARC.
Ce point de vue ignore la profonde signification religieuse de l'Aïd pour les musulmans. L'Aïd al-Fitr, ou la "Fête de la rupture du jeûne" et l'Aïd al-Adha, ou la "Fête du sacrifice", marquant la fin du pèlerinage annuel à La Mecque, sont les deux principales fêtes célébrées par les musulmans.
L'Aïd est célébré avec des prières du matin, des étreintes formelles et des salutations de "Eid Mubarak" ou "avoir un Aïd béni". C'est un moment où la famille et les amis se réunissent pour profiter des célébrations, échanger des cadeaux et préparer des repas spéciaux, souvent en communauté. Les aspects de construction communautaire des rituels religieux ne peuvent pas et ne doivent pas être dépouillés de leur signification spirituelle si la liberté religieuse doit avoir une valeur réelle au-delà des paroles en l'air.
De nombreux politiciens fédéraux, y compris des chefs de l'opposition Jagmeet Singh et Pierre Poilievre, se sont engagés à lutter contre cette islamophobie systémique au CRA, alors que le gouvernement depuis deux ans n'a proposé aucune solution substantielle à ce problème, à l'exception d'une enquête ratée de l'ARC par l'ombudsman des contribuables.
Cependant, il est important de se rappeler que l'ARC n'a pas le droit de définir ce qui est religieux et ce qui n'est pas religieux. Le Cour suprême du Canada est clair que la religion implique plus que de simples croyances, mais aussi des traditions et des relations et a défini une pratique religieuse protégée comme étant une croyance sincère qu'une action a une signification religieuse pour un individu ou une communauté.
C'est une tradition bien établie de la foi islamique, à l'instar du prophète Mahomet (que la paix soit sur lui), de célébrer l'Aïd en communauté et de se réjouir ensemble, apportant le bonheur aux familles en ce jour spécial. La tentative de l'ARC de réduire l'Aïd à un simple événement social est malavisée, tout comme sa tentative de saper l'importance des activités des jeunes pour nourrir les valeurs et les idéaux religieux au sein d'une communauté.
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– Faisal Kutty, The Toronto Star