La GRC enquête sur une escroquerie élaborée visant la plus grande organisation musulmane du Canada
15 décembre 2022 | La plus grande organisation communautaire musulmane du Canada a été secouée par des contrefaçons méticuleuses de dossiers de la GRC et de l'Agence du revenu du Canada, qui tissent une fiction élaborée sur des enquêteurs fédéraux utilisant des informateurs rémunérés pour monter un dossier de financement du terrorisme contre l'organisme de bienfaisance.
Depuis plus d'un an, l'Association musulmane du Canada reçoit des documents d'un expéditeur anonyme qui suggèrent que les autorités tentent de piéger l'organisation, semant l'agitation au sein du groupe de base. Il gère 22 mosquées et centres communautaires et 30 écoles dans 13 villes.
Une enquête du Globe and Mail a révélé que les dossiers envoyés par la poste à MAC sont faux. Le trésor de documents, s'élevant à des centaines de pages, comprend des imprimés conçus pour ressembler à des courriels internes du gouvernement entre des enquêteurs criminels, de faux mandats de perquisition de la GRC et de faux enregistrements de transferts d'argent via le système interbancaire SWIFT vers des comptes à l'étranger censés être associés à des informateurs au sein du charité.
L'Agence du revenu du Canada a renvoyé l'affaire à la GRC après que The Globe ait partagé certains des documents avec l'agence de perception des impôts. La GRC a déclaré dans un communiqué qu'elle examinait les documents.
Malgré des preuves accablantes du contraire, MAC n'est pas convaincu que les documents soient faux. L'organisation appelle le gouvernement fédéral à lancer une enquête indépendante visant à déterminer si quelqu'un dans un ministère ou une agence gouvernementale se livre à des "tactiques islamophobes contre la communauté musulmane", Sharaf Sharafeldin, président de la MAC responsable de la stratégie,
dit dans un communiqué.
"Les documents sont assez complexes, détaillés et troublants", a ajouté M. Sharafeldin. "Les documents ou leur contenu doivent provenir d'une source au sein du gouvernement fédéral ou de ses agences, car personne en dehors du gouvernement fédéral ou de ses agences n'aurait eu accès à ces informations."
– Robert Fife et Steven Chase, The Globe and Mail